Mon objectif en tant que photographe d’entreprise est de suivre les entrepreneurs au plus près de leur activité. Ainsi, quand Isabelle Dubois m’a proposé de me faire vivre de « l’intérieur » son quotidien, je n’ai pas hésité. Trois temps (chez elle, chez un fournisseur, sur un chantier) m’ont fait découvrir un métier foisonnant de créativité et de diversité. Un portrait d’entrepreneur haut en couleurs…
« Quand je serai grande, je serai architecte d’intérieur » ou l’histoire d’un portrait depuis longtemps tout tracé
Nous nous rencontrons avec Isabelle dans un premier temps chez elle. Histoire de me raconter dans les grandes lignes son parcours. La porte franchie, l’espace, l’agencement, la lumière me frappent, absorbent mon regard. Tout est pensé, pesé ; matières, couleurs ; son intérieur parle d’elle.
Enfant déjà, Isabelle Dubois sait ce qu’elle veut faire « quand elle sera grande » : elle sera architecte d’intérieur. Aussi loin qu’elle s’en souvienne, cette envie a toujours été là, bien présente. Une idée fixe qui ne la quittera plus. Son diplôme d’humanités sous le bras, elle s’inscrit à La Cambre. Au sein de cette école renommée, sa vie d’artiste en herbe se déploie et trouve sa pleine mesure. Elle s’y imprègne de savoir et de savoir-faire, exerce son oeil, ses crayons, ses pinceaux et apprend le goût du beau.
La Cambre pour Isabelle est un rêve éveillé. Tout ce qu’elle avait imaginé enfant s’y trouve réuni. L’échange permanent qui règne entre les différents ateliers et départements (que ce soit ceux de céramique, photo, peinture, sculpture etc…) y fait naître sa créativité. Elle y développera un amour inconsidéré pour l’art sous toutes ses formes… et l’envie de s’y frotter. C’est là que son rythme de création aussi prend sa vitesse de croisière. 150 km/h pour apprendre, se former, tester, créer et réaliser.
De la diversité…
« Nous sommes très désordonnés, notre maison est disparate ; pourriez-vous nous aider à structurer nos espaces de vie? »
« Nous sommes une start-up : nous avons grandi très vite, pourriez-vous réaménager nos espaces de travail pour que nous nous y sentions mieux?
« Nous ne savons pas comment aménager ces fameuses trois pièces en enfilade bruxelloises : nous avons envie d’une banquette pour lire le soir, de rangements pour toute la famille, nous aimons les couleurs et il faut garder une place de choix pour le piano. Pouvez-vous nous aider?
Autant de cas qu’Isabelle rencontre dans son quotidien. Un peu comme dans le métier de photographe d’entreprise où chaque demande est spécifique en somme. Et quand il faut récupérer des châssis existants pour les intégrer dans les cloisons intérieures, Isabelle « fait avec ». Les vieux volets deviennent alors des cloisons ajourées, les vieilles échelles en bois un support pour une penderie…
De la variété…
Face à cette variété de demandes répond une diversité d’activités que recouvre le métier d’architecte d’intérieur : Isabelle Dubois dessine des plans, conçoit du mobilier sur mesure, choisit les tissus, l’éclairage… Devant cette diversité de cas, elle apporte aussi les dernières solutions en matière de couleurs, de matériaux dans l’air du temps. Pour répondre à la multiplicité des situations, elle collabore souvent avec des architectes pour y apporter sa vision des espaces intérieurs. Son seul objectif : rendre les espaces agréables, faire en sorte qu’on s’y sente bien. Son moteur : travailler dans le beau. Et s’en nourrir pour mieux en faire profiter particuliers et entreprises qui font appel à ses services.
Une spécialité : rendre les espaces accessibles à tous
Au cours de son parcours professionnel, Isabelle Dubois croise le chemin de Pascal, aveugle…. Grâce à lui, elle prend conscience des difficultés des personnes porteuses de handicap dans un univers insuffisamment adapté et décide d’en faire un point d’attention dans ses projets. Permettre aux personnes à mobilité réduite un accès facilité devient un de ses crédo. Y adjoindre le sourire, sa façon de faire et d’être.
C’est avec ce même sourire malicieux qu’elle tombe par hasard sur une roulotte de chantier. C’est le coup de foudre, la mobilité de la carcasse l’amuse et rime avec son incessante envie de bouger et d’avancer. Elle en ferait bien quelque chose de ce tas de ferraille jaune au liseré rouge. Elle en acquiert ainsi deux, fait le forcing auprès de son entrepreneur pour lui donner l’aspect qu’elle veut, la voit déjà comme bureau nomade, espace déco ou micro studio. Mais surtout y regarde quotidiennement par le hublot pour voir si elle n’a pas encore là-haut de beaux projets à réaliser.